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Pourquoi nous étions les plus beaux...
Pourquoi nous étions les plus beaux...
Depuis leur création, les troupes aéroportées ont marqué leur différence, par un uniforme et des équipements spécifiques.
Une tradition voulait que les parachutistes aient une tenue camouflée. Elle n'avait pas besoin d'être élégante, l'essentiel étant qu'elle ait l'air d'un vêtement de guerre.
Comme souvent bien après tout le monde - Allemagne, Angleterre ou Russie - l'Intendance française avait fini par étudier une « tenue camouflée» typiquement nationale.
Sur le plan de l'esthétique, nos Courrèges de l’intendance ne font pas dans le détail. On travaille dans le costaud, on fait dans le vaste :
Un grand principe connu est que, du moment qu'un homme entre dans son costume, il lui va
En Indochine, à l'arrivée des premiers ballots de ce qu'on appelait la « tenue anglaise » les parachutistes en avaient fait l'expérience: une sorte de survêtement en tissu léger composé d'un pantalon sans braguette ni poches, serré à la taille par un cordon et recouvert d'une sorte d'anorak muni d'un capuchon. Le tout, style « bibendum ».
Singulière d'aspect, cette tenue « anglaise» fut cependant assez bien accueillie : la légèreté du tissu était plus en accord avec la chaleur de la rizière et l'on se préparait déjà à ne plus transpirer sous l'épais treillis U.S., fait plutôt pour l'humidité des côtes normandes que pour les 34° à l'ombre d'Hanoi en été ...
Un seul ennui : ces survêtements, destinés aux artilleurs de marine, étaient windproof, c'est-à-dire que les échanges entre le corps et l'air extérieur étaient réduits au minimum. En quelques jours, le bataillon était garni de bourbouille, gale, assez douloureuse, provoquée par la fermentation de la sueur.
L'absence de braguette posait quelques problèmes, surtout en opération ... Les paras en arrivèrent à considérer les tenues comme un matériau brut livré à leur imagination.
Tout le monde réfléchit au problème.
Chacun alla trouver un tailleur de ses relations pour lui faire part de ses conceptions de la « tenue de combat idéale ».
Au démarrage de l'opération suivante, si rien, ne semblait avoir changé. L'examen détaillé des «tenues» revues et corrigées par les mains expertes des tailleurs, voire des mères ou des épouses montrait que les innovations les plus hardies n'avaient fait reculer personne.
D'autant que, parfois, le tailleur avait apporté sa touche personnelle aux travaux.
La tenue présentait pourtant des points communs : le pantalon avait, en particulier, rétréci avec le tissu en surplus on avait confectionné des poches de forme, de grandeur et d'emplacements variables et tendait plus vers le collant que vers la « manche à air ».
C'était, d'ailleurs, également une préoccupation tactique, que l’on oubliera de nouveau en 62, tout le monde sait qu'un pantalon large frotte et fait du bruit. Mouillé, c'est encore pire ... Rétrécir le pantalon, c'était concourir au silence, donc à l'efficacité.
De leur côté les vestes s'étaient serrées à la taille, équipées d'un « zip », décorées de poches nombreuses, et d'un col «officier», on ne disait pas encore « mao », elles étaient devenues à ce point présentables que les paras n'hésitaient plus à se promener « en ville» habillés ...
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